J’attaque un sujet qui me tient vraiment, mais alors, vraiment à cœur !
L’édition !
AVANT
Il y a quelques années, il existait deux écoles bien distinctes :
1/ Les maisons d’édition (ME) : l’auteur ne prend strictement rien à sa charge, la ME s’occupe de la correction, la mise en page, la couverture, le dépôt légal, le tirage, la promotion, les dossiers de presse, la distribution, parfois même la traduction, etc. En outre, l’auteur ne perçoit qu’un faible pourcentage sur les ventes en retour nommé : le droit d’auteur.
2/ L’auto-édition (AE) : Tout est à la charge de l’auteur, mais il perçoit l’intégralité des revenus.
Conséquence : se lancer dans l’auto-édition constituait un pari risqué et peu rémunérateur face aux éditeurs qui inondaient le marché. Et ces maisons d’édition se sont retrouvées saturées.
Signer avec une ME représentait alors la quintessence de la réussite.
AUJOURD’HUI
Le climat a quelque peu évolué. De nouveaux services sont apparus pour désaturer les maisons d’édition. Voici les choix qui s’offrent à un auteur qui souhaite publier son livre / roman :
1/ Les maisons d’édition :
Les grandes (très inaccessibles et temps d’attente très long), les moyennes (moins puissantes que les grandes), les petites (reversent un pourcentage sur les ventes plus important que les grandes, mais elles ne produisent pas autant de ventes). Dans tous les cas, l’auteur ne débourse PAS UN SEUL EURO.
Les + :
– Gratuit
– Visibilité nationale (voire mondiale)
– En librairie : Disponibilité des ouvrages en librairie (pas forcément physiquement, mais au moins à la commande)
– En ligne : Disponibilité des ouvrages sur de multiples plateformes numériques : Amazon, Fnac, Chapitre, Decitre, etc.
– Succès : Selon la taille et les moyens de la ME : optimisation du succès des ventes
– Sérénité : L’auteur est serein, car il n’a à se préoccuper de rien, ou pas grand-chose
– Dédicaces : Accès à des salons littéraires ou des séances de dédicaces en librairie
– Réputation : Être représenté par une ME est un gage de qualité (et de réussite) dans le regard du lecteur
Les – :
– Difficile d’accès : L’auteur doit faire preuve d’acharnement ou avoir des contacts bien placés.
– Très long : Il faut déjà s’armer de patience rien que pour être lu. Pour être publié, cela se compte en années.
– Dépendance : L’auteur ne contrôle plus rien. Il n’a de retour sur ses ventes qu’une fois par an, voire par trimestre selon certaines ME. Mais l’auteur est tributaire de son éditeur pour tout ce qui tourne autour de son livre.
– Droit d’auteur : L’auteur ne perçoit qu’un faible pourcentage sur les ventes. Plus la ME est réputée, plus ce pourcentage est réduit, mais les ventes sont importantes également.
– Stock : Là encore, tout dépend de ce que propose la ME en question. Mais les auteurs ont la possibilité d’acheter des exemplaires pour les vendre en direct aux lecteurs. L’auteur devra alors payer l’ouvrage à un tarif réduit, mais un tarif qui reste tout de même coûteux. Parfois, les ME mettent à disposition des exemplaires à l’auteur pour les dédicaces, par exemple. Mais à ce moment-là, les revenus sont imbriqués dans les droits d’auteur annuels.
2/ L’auto-édition :
Tout est à la charge de l’auteur. Il imprime son stock de livres et les vend sur son site, sur Amazon ou dans des salons littéraires pour signer des dédicaces. Il devra alors monter sa propre structure d’édition pour accéder à ces salons.
Les + :
– Rapide : L’auteur n’a pas besoin d’attendre après qui ou quoi que ce soit pour se publier.
– Indépendance : L’auteur a le contrôle sur son ouvrage : le tarif, la promotion, les choix artistiques, les mises à jour, les suites, les offres, etc.
– Droit d’auteur : L’auteur perçoit l’intégralité de ses recettes sur les bénéfices (bénéfice = tarif de l’ouvrage vendu – les charges (impression, correction, mise en page, traduction, couverture, etc.)
– Disponibilité en ligne : L’auteur peut proposer ses ouvrages sur de multiples plateformes numériques : Amazon, Fnac, Chapitre, Decitre.
Les – :
– Coûteux : Si l’auteur veut bien faire les choses, il devra s’entourer de spécialistes qu’il devra rémunérer (correcteur, graphiste, développeur de site internet, service presse, traducteur, etc.), ou investir dans du matériel tout aussi cher et des formations.
– Très faible visibilité en librairie
– Revenus et succès : Ils dépendent de l’implication de l’auteur et de son investissement en temps et financier.
– Entrepreneur : L’auteur doit créer sa propre structure d’édition (ou sa micro-entreprise) pour déclarer ses revenus, d’une part, et d’autre part, pour pouvoir proposer ses ouvrages sur des plateformes en ligne (Amazon, Fnac, Chapitre, Decitre…) et pour accéder à des séances de dédicaces en salon littéraire. Au-delà de cet aspect, l’auteur devra bien avoir en tête qu’il ne sera plus seulement écrivain, mais chef d’entreprise : commercial, comptable, décisionnaire, distributeur, etc. Ce n’est pas à la portée de tous les artistes dans l’âme. Et dans la mesure où le succès dépend de son implication, ce paramètre est essentiel.
_ _ _
—> Pour en savoir plus sur les astuces de l’auto-édition, je vous propose de suivre le parcours de John-Erich Nielsen, écrivain de renom qui a su accrocher un très large public avec « les enquêtes de l’inspecteur Sweeney ». J’ai été ravie de faire sa connaissance lors d’un salon littéraire. Il n’hésite pas à partager son expérience pour aider les écrivains à vivre de voyages, de rencontres et d’auto-édition. Il propose même des stages pour celles et ceux qui désirent s’orienter vers cette voie.
Découvrez tout cela sur son site, ici :
3/ L’auto-édition sur Kindle / Amazon :
À mis chemin entre l’auto-édition et l’édition classique, Amazon a lancé un service que je trouve en tout point révolutionnaire pour les auteurs : Kindle Direct Publishing (KDP).
(Alors oui, le géant Amazon n’a pas une très belle image en France, mais à la toute base, je rappelle qu’Amazon a été créé pour faciliter les ventes de livres numériques (ebook) à travers le monde. Je vais probablement consacrer un article sur le sujet afin de soulever les réelles problématiques des libraires, des ME et des auteurs afin qu’on ne puisse plus tout mélanger.)
Le service KDP permet à n’importe qui de publier son livre au format numérique et papier. Et tout cela : gratuitement. Les auteurs jouissent alors d’une visibilité mondiale et d’outils performants pour maîtriser leurs promotions et ventes.
Les + :
– Gratuit
– Visibilité mondiale
– Ouvert à tous facilement
– Rapide : L’auteur n’a pas besoin d’attendre après qui ou quoi que ce soit pour se publier.
– Indépendance : L’auteur a le contrôle sur son ouvrage : le tarif, la promotion, les choix artistiques, les mises à jour, les suites, les offres, etc.
– Droit d’auteur : L’auteur perçoit 60 à 70% des recettes sur les bénéfices (bénéfice = tarif de l’ouvrage vendu – les charges (impression, livraison, taxe). Kindle retient qu’une faible part.
– Succès : La visibilité qu’apporte Kindle/Amazon n’est plus à présenter. Le bouche-à-oreille est rapide et efficace. Tout dépend après de la qualité de l’ouvrage.
– Sérénité : Une fois la machine enclenchée, ça tourne tout seul. Pas besoin d’être derrière pour assurer les commandes, les livraisons ou pour se faire payer. L’argent tombe tous les mois (avec un décalage de 2 mois. Les revenus de janvier sont perçus en mars, par exemple).
– Stock : Le tarif des exemplaires papier destinés à l’auteur est bas (pour les ventes en direct avec les lecteurs ou pour les dédicaces). Ce tarif correspond au coût de l’impression en fonction du nombre de pages de l’ouvrage et des options (couleur/Noir et blanc, papier blanc / crème, etc.)
Les – :
– Pas d’accès en librairie : Disponibilité des ouvrages en librairie (pas forcément physiquement, mais au moins à la commande)
– Exclusivité Kindle : L’ouvrage ne peut pas être proposé ailleurs que sur Kindle/Amazon à moins que vous ne vendiez leurs ouvrages (sur votre site auteur, par exemple).
– Investissement de base : Pour garantir un minimum de ventes, l’auteur doit tout de même s’assurer que son ouvrage est de bonne qualité. Ce qui requiert l’intervention de professionnels à sa charge : correcteur (orthographe, grammaire, répétitions, mise en page), graphiste (pour la couverture et les éventuels goodies). Cela représente toujours moins de frais que l’auto-édition classique, surtout si l’auteur détient déjà ces compétences, mais il s’agit d’un point essentiel à prendre en compte.
– Qualité d’impression : Malgré le fait que l’auteur peut choisir le format de son ouvrage et tout un tas d’options appréciables (couverture matte ou brillante, contenu en couleur ou noir et blanc, épaisseur et couleur du papier), la qualité d’impression reste discutable. Il ne s’agit pas de l’impression en elle-même, mais des finitions. Les couvertures se dégradent facilement. Il m’est même arrivé de recevoir des couvertures un peu cornées ou légèrement rayées (couvertures brillantes). Le SAV est cela dit très réactif et honnête, ils m’ont remboursée à chaque fois ou m’ont remplacé les livres dégradés gratuitement. Il n’empêche que ce point reste, selon moi, une bonne piste d’amélioration des services KDP. Mais pour le tarif, cela reste logique même si je ne serais pas contre réduire mes recettes pour que la qualité soit irréprochable. Cette option devrait être envisageable. À suivre dans les prochaines mises à jour KDP…
_ _ _
—> Pour approfondir le sujet, je vous invite à télécharger et lire cet ebook très instructif, écrit par la talentueuse Jupiter Phaeton :

4/ L’(arnaque) édition à compte d’auteur :
À ne surtout pas confondre avec une maison d’édition digne de ce nom (même s’ils se revendiquent comme tel) ! Il s’agit de structures proposant à peu près les mêmes prestations qu’une maison d’édition, mais elles demanderont une participation financière aux auteurs… Elles trouveront un prétexte pour justifier de cet apport financier plus ou moins conséquent : pour la correction, la couverture, les premiers tirages… Pour avoir également tenté l’expérience, ce genre de pratique n’est ni plus ni moins qu’une arnaque ! Mon conseil : si on vous demande une participation d’une quelconque nature : fuyez !
Je ne vais donc pas m’étendre sur les « + » et les « – » de cette option, car les « + » se révèlent de véritables escroqueries. Je consacrerai un article sur ces pratiques frauduleuses lorsque je ne serai plus en procès avec l’une de ces structures (qui continue à vendre un de mes romans, six mois après la rupture de contrat…).
Restez vigilants !
Voilà pour ce bref aperçu du vaste monde de l’édition !
Si vous avez des questions ou des éléments à rajouter, n’hésitez pas !
En attendant, je vous souhaite de trouver la solution la plus adaptée pour vous !
Bisette,
Marie